• Nanoparticules de cérine

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  • Le Cérium (source : Conseil National de Recherche du Canada)


    Deux ans après la découverte de l'astéroïde Cérès, en 1801, des scientifiques ont trouvé un métal gris et malléable de la série des lanthanides qu'ils ont baptisé « cérium ». En dehors de l'europium, le cérium est le plus abondant et le plus réactif des métaux du groupe des terres rares.

    Le cérium possède diverses applications industrielles. Ainsi, on recourt à ses propriétés de catalyseur non seulement pour raffiner le pétrole, mais aussi dans les fours autonettoyants. Intégré à la paroi du four, le métal empêche les résidus de cuisson de s'accumuler dans l'appareil.

    Le mischmetal, qui contient une quantité élevée de cérium, entre dans la composition des alliages servant à fabriquer les pierres à feu et les briquets. C'est le cérium qui, mêlé au fer, donne à l'alliage ses propriétés pyrophoriques.

    L'oxyde de cérium est un composé important, utilisé comme agent de polissage, pour polir de nombreuses sortes de verre, y compris les lentilles de précision en optique. Enfin, le cérium améliore la qualité des images sur les écrans de télévision en atténuant la décoloration du verre attribuable aux rayonnements électroniques.



    Le Cérium (source : Faculté Technologique de Chimie)


    Le cérium a été découvert par Martin Heinrich Klaproth (Allemagne) et Jöns Jacob Berzelius (Suède) en 1803 ainsi que Wilhem von Hisinger (Allemagne) en 1814. Le nom de l'astéroïde Cérès, découvert en 1801, deux ans avant cet élément, lui a été donné. Le cérium est un métal gris-fer, malléable et ductile. Il ternit au contact de l'air et réagit facilement avec l'eau. Il réagit avec les acides. Lorsqu'il est chauffé il s'enflamme. Il s'enflamme et brûle facilement. C'est un réducteur fort.
           
        ÉLÉMENT de TRANSITION: LANTHANIDE   

    Masse atomique relative:    140.116(1)    Configuration électronique:    [Xe] 4f2 6s2
    Nombre d'oxydation:    +3 +4    Électronégativité:    1.12
    Conductibilité thermique:    11.4 W m-1 K-1    Résistivité électrique (20 °C):    75 μΩcm
    Rayon atomique:    182.5 pm    État physique (20 °C):    solide
    Densité (g dm-3):    8240 (alpha, 298 K)
    6749 (beta, 298 K)
    6773 (gamma, 298 K)    Volume molaire (cm3 mol-1):    17.00 (alpha, 298 K)
    20.76 (beta, 298 K)
    20.69 (gamma, 298 K)

           
        PROPRIÉTÉS THERMIQUES   

    Point de fusion:    798 °C    Enthalpie de fusion:    8.87 kJ mol-1
    Point d' ébullition:    3424 °C    Enthalpie d'évaporation:    398 kJ mol-1
    Température critique:    10127 °C    Chaleur d'atomisation:    423.4 kJ mol-1

           
        ENERGIE D' IONISATION ET ABONDANCE   

    Energie de 1er ionisation:    534.41 kJ mol-1    Abondance de l'élément (air):    - ppm
    Energie de 2ème ionisation:    1046.87 kJ mol-1    Abondance de l'élément (croûte terrestre):    33 ppm
    Energie de 3ème ionisation:    1948.82 kJ mol-1    Abondance de l'élément (océans):    0.0004 ppm

           
        ISOTOPES   

        Isotope    Masse atomique relative    Abondance (%)
       
        136Ce    135.90714(5)    0.19(1)
        137Ce    136.90778(5)    *
        138Ce    137.90599(1)    0.25(1)
        139Ce    138.906647(8)    *
        140Ce    139.905434(3)    88.48(10)
        141Ce    140.908271(3)    *
        142Ce    141.909240(4)    11.08(10)

           
        MINERAIS ET USAGE   

    Le cérium est très abondant dans les terres rares. On le trouve dans plusieurs minerais, par exemple dans le sable monazite [Ce(PO4)]. Les oxydes de cérium sont utilisés dans l'industrie du verre. Ses sels sont employés en photographie et dans l'industrie textile. Il est utilisé dans les lampes au carbone pour des intensités importantes et dans des alliages de métaux spéciaux . Le prix du cérium, pur à 99.8 %, en morceaux, est de 256 € pour 250 g.

        POTENTIELS DE RÉDUCTION   

        Demi-réaction      Eo / V         Annotation
       
        Ce3+ + 3e-  Ce(s)    - 2.48     
        Ce(OH)22+ + 2H+ + e-  Ce3+ + 2H2O    +1.73     
        Ce(OH)3+ + H+ + e-  Ce3+ + H2O    +1.71     
        Ce(ClO4)62- + e-  Ce3+ + 6ClO4-    +1.70     1 mol dm-3 HClO4
        Ce(NO3)62- + e-  Ce3+ + 6NO3-    +1.61     1 mol dm-3 HNO3
        Ce(SO4)32- + e-  Ce3+ + 3SO42-    +1.44     1 mol dm-3 H2SO4


    Le Cérium (source : SFC)


    Toute la difficulté de la séparation, entre-elles, des terres rares réside dans leur similitude de propriétés chimiques. Les terres rares ne possèdent généralement qu'un nombre d'oxydation (III). Quelques unes peuvent présenter deux nombres d’oxydation différents III et IV pour Ce, Pr, Tb ou II et III pour Eu, Sm et Yb. Pour le cérium et l'europium, cela est exploité pour leur récupération, à partir d’un mélange de terres rares en solution.

    Le cérium est oxydé de CeIII en CeIV à l'air à chaud, ou en solution, à l’aide de peroxyde d’hydrogène à pH 4, puis précipité sélectivement en oxyde de cérium hydraté (CeO2,2H2O).

    L’europium est réduit de EuIII en EuII par un amalgame de zinc ou par électrolyse puis est précipité sélectivement sous forme de sulfate.

    Jusqu’en 1981, la société américaine Molycorp ne retirait du minerai de bastnaésite que ces deux terres rares. Depuis, elle récupère également Sm et Gd. Le procédé utilisé consiste à oxyder le cérium du concentré de bastnaésite par calcination (à l’air), à 650°C, pendant 3 h, puis à dissoudre sélectivement, à l’aide de HCl, les terres rares trivalentes (toutes sauf le cérium après son oxydation). Le résidu, après calcination, qui contient environ 70 % de CeO2 est utilisé directement. A partir de la solution de chlorures de terres rares, après extraction par solvant, à l’aide d’acide di(2-éthylhexyl) phosphorique (HDEHP ou D2 EHPA ou DEPA), l’oxyde d’europium très pur est obtenu.
     

    Utilisations du cérium
    :

    Industries du verre et des céramiques : représentent, en 1993, 23 % des utilisations des terres rares, en tonnage, 18 % en valeur.

    - Polissage du verre optique : utilise de l'oxyde de cérium plus ou moins pur. Il a totalement remplacé l'oxyde de fer et est employé pour tous les types de surfaces à polir : verres de lunettes (2 g par verre), optique de précision, cristallerie, miroiterie, face avant des tubes de télévision. Après une mise en forme des pièces à l'aide de meules diamantées, celles-ci sont doucies par un abrasif (carbure de silicium ou diamant) en suspension aqueuse puis, le dépoli restant est éliminé par polissage à l'aide de poudre d'oxyde de cérium également en suspension aqueuse.

    - Décoloration du verre : le verre contient comme principales impuretés colorantes des oxydes de fer. Le pouvoir colorant de FeO étant supérieur à celui de Fe2O3, pour décolorer un verre, la première étape (décoloration chimique) consiste à oxyder les ions Fe2+. Parmi les divers oxydants utilisés, l'oxyde de cérium (CeO2), qui absorbe peu les rayonnements dans le spectre visible, est le plus employé. La quantité d'oxyde de cérium introduit correspond, en masse, à 2 à 3 fois celle de fer. La teinte jaunâtre résultant de ce premier traitement est éliminée en introduisant un colorant (autre oxyde de terre rare) absorbant fortement cette couleur (décoloration physique) : oxyde de néodyme (teneur égale à celle du fer) ou oxyde d'erbium.

    - Agent antibrunissement des verres : CeIV, à des teneurs de 1 à 2 % d'oxyde, incorporé aux verres subissant des rayonnements ionisants (face avant des tubes télévision, fenêtres de l'industrie nucléaire, fenêtres des installations de stérilisation UV), piège les électrons libérés par le rayonnement et se transforme en CeIII incolore. La formation de centres colorés (liés à la présence d'électrons interstitiels), à l'origine du brunissement, est ainsi évitée.

    - Absorbant fortement le rayonnement UV, l'oxyde de cérium, à des teneurs de 2 à 4 %, est également utilisé dans les verres de lunettes.

    - Émaux et céramiques : CeO2 est utilisé comme opacifiant des émaux, en concurrence avec TiO2.

    - Pigment rouge (Ce2S3, sulfure de cérium) : pour colorer les matières plastiques, en remplacement des pigments traditionnels, toxiques, à base de sulfure de cadmium. Ces derniers représentent 17 % de la production actuelle de pigments rouges. Rhône-Poulenc a lancé la production de tels pigments, la sulfuration ayant lieu aux Roches-Roussillon (38) et la finition du pigment à Clamecy (58). La capacité initiale prévue est de 500 t/an.

    Manchons incandescents : c'est la première utilisation des terres rares, en 1891, par Carl Auer von Welsbach (chimiste autrichien) qui a mis au point un manchon incandescent permettant l'éclairage (par candoluminescence) par le gaz de ville. Cette technique est toujours utilisée dans l'éclairage de camping, au gaz. Le manchon de coton ou de soie artificielle est trempé dans une solution aqueuse de nitrates de thorium et de cérium, puis séché. Lors du premier chauffage, la fibre brûle et les nitrates sont transformés en oxydes. La composition est de 99 % de ThO2 et 1 % de CeO2. A la mort de von Welsbach, en 1929, environ 5 milliards de manchons avaient été produits, dans le monde.

    La monazite, minerai de terres rares et de thorium a été d'abord traitée pour récupérer le thorium (et, en partie, le cérium) destiné aux manchons à gaz. Le résidu, les terres rares, était valorisé en métallurgie ou pour la fabrication des pierres à briquet (voir ci-dessus).

    Pot catalytique des automobiles : l'existence des 2 degrés d'oxydation du cérium permet aux oxydes de cérium de jouer soit un rôle d'oxydant (CeO2) soit un rôle de réducteur (Ce2O3). Pour fonctionner efficacement, la teneur en dioxygène au niveau du catalyseur de post-combustion doit rester dans les proportions stœchiométriques des réactions de combustion des composés imbrûlés (CO et hydrocarbures). L'oxyde de cérium joue un rôle de régulateur de la teneur en dioxygène. En présence d'un excès de dioxygène, l'oxyde de cérium stocke l'oxygène (Ce2O3 + 1/2O2 –> 2CeO2), inversement, quand le dioxygène est en défaut, CeO2 le restitue. Le support du catalyseur (100 à 3000 ppm de Pd, Rh ou Pt) est en alumine avec environ 20 % en masse d'oxyde de cérium. Les qualités réfractaires des oxydes de cérium sont également appréciées dans cette application. Les catalyseurs 3 voies assurent, à 90 %, la conversion de CO en CO2 et des hydrocarbures imbrûlés, en CO2 et H2O.

    Additif au carburant diesel : l'ajout au carburant diesel d'un additif (50 g/t) organo-soluble contenant 6 % de cérium, sous forme organométallique, permet d'améliorer la combustion des composés polyaromatiques (cancérigènes) condensés (suies, 300 000 t/an en Europe) émis par les moteurs diesel et ainsi de diminuer la pollution et la fumée noire émise. L'élimination des fumées noires est possible par combustion à 600°C mais cette température n'est pas atteinte par les gaz d'échappement d'un moteur froid et les particules bouchent les filtres destinés à les éliminer. L'ajout de cérium permet d'abaisser la température de combustion de 600 à 200°C et ainsi, de brûler les particules sitôt leur formation. Les 2 000 autobus d'Athènes, ville dont l'atmosphère est particulièrement polluée, utilisent des véhicules équipés pour consommer ce carburant diesel.

    Chimie analytique : dosages par oxydo-réduction à l'aide du couple Ce4+/Ce3+ (E° = 1,61 V).


    Le Cérium (source : Le Tableau Périodique des Eléments)


    SA PRESENCE

    Le cérium est par importance le 25ème élément constituant l'écorce terrestre; celle-ci en contient 0,00665 % jusqu'à une profondeur de 16 km.

    Les minéraux les plus importants sont:

    l'allanite
    la bastnäsite
    la cérite
    l'euxénite
    la fergusonite
    la gadolinite
    la lanthanite
    la monazite

    SES REGIONS D’EXPLOITATION

    Les régions d'exploitation les plus importantes se situent en Australie, en Chine, en Mongolie, en Inde, au Brésil, aux Etats-Unis d'Amérique, en Malaisie, en Russie, en Tanzanie, au Burundi, en Zambie, à Madagascar, en Norvège, en Suède et au Canada.

    La monazite contient, à côté de l'oxyde de thorium (ThO2) à concurrence de 5 à 10 %, quelques pour cent des oxydes du groupe de l'oxyde d'yttrium (voir ci-dessous: Terres rares en général); d'autres lanthanides apparaissent dans des quantités de loin inférieures. La monazite est surtout exploitée sous forme de sable de monazite sur des plages et dans les lits de rivières.

    La bastnäsite et l'allanite contiennent quelques pour cent - à titre principal – d’oxydes de cérium, de lanthane, de néodyme et de praséodyme.

    SON NOM

    Le nom a été attribué sur proposition de J.J. Berzelius et W. Hisinger par référence à l'astéroïde "Ceres" découvert 2 ans auparavant (premier janvier 1801). Cet astéroïde très clair a été dénommé par référence à une déesse de l'agriculture dans l'Italie Antique dont la vénération a été introduite par la suite dans la culture romaine. Le mot français "céréales" dérive également de ce nom.

    SA DECOUVERTE

    Terres rares en général

    Le cérium fait partie de ce que l'on appelle les métaux des terres rares. La dénomination "rare" a été attribuée dans un premier temps aux oxydes (terre) de ces éléments et plus tard reprise comme indication des éléments eux-mêmes. Font partie de ce groupe, les éléments 57 jusque et y compris 71 - dont les oxydes étaient très difficiles à séparer - ainsi que les éléments 21 (scandium) et 39 (yttrium).

    On utilise également souvent le nom "lanthanides". En font partie, les terres rares, sauf le scandium et l'yttrium. Les oxydes se sont avérés tellement difficiles à séparer et à reconnaître que la découverte des 14 éléments a pris plus de 100 ans. Au cours de cette période, approximativement 100 revendications ont été introduites pour la découverte d'un nouvel élément.

    Par conséquent, la dénomination terre rare n'a pas été attribuée du fait que ces éléments n'apparaissent guère sur la terre, mais pour la raison que l'obtention (des oxydes) de ces éléments s'est avérée particulièrement difficile.

    A l'origine, on disposait de deux types (mélanges) d'oxydes constitués par des minéraux relativement complexes, plus précisément l'oxyde d'yttrium et l'oxyde de cérium. Les deux types ont fourni - en définitive - une série de nouveaux oxydes.

    L'oxyde d'yttrium a été obtenu en 1794 à partir du minéral "lourd" qui a été découvert en 1787 par C. A. Arrhenius dans un gisement de feldspath près de Ytterby, un endroit situé dans les faubourgs de Stockholm. Dans un premier temps, on l'a désigné par le terme ytterite, mais plus tard, le nom a été modifié en gadolinite. A partir de l'oxyde d'yttrium que l'on a considéré au départ comme étant l'oxyde d'un seul élément (Y), on a isolé les oxydes de l'yttrium et des lanthanides plus lourds: le gadolinium, le terbium, l'erbium, le dysprosium, l'holmium, le thulium, l'ytterbium et le lutétium.

    L'oxyde de cérium a été préparé pour la première fois en 1803 à partir du minéral de cérite trouvé en 1751 par A. F. Cronstedt. Il a fourni les oxydes du lanthane et des lanthanides plus légers: le cérium, le praséodyme, le néodyme, le samarium, l'europium.

    Les éléments de la série ont toujours été obtenu par l'isolation des oxydes. Ce n'est que plusieurs années plus tard que l'on a réussi à préparer les éléments eux-mêmes sous forme pure.

    Jusqu'à la fin du 19e siècle, les utilisations des terres rares (et des composés des terres rares) étaient inexistantes. La première application a été découverte par C.A. Auer von Welsbach. Il a utilisé du thoria (un mélange d'oxydes, avec entre autres l'oxyde de thorium) pour améliorer la capacité d'éclairage de la flamme du gaz. Les becs de gaz ont été immergés dans un mélange de nitrate de thorium et de nitrate de cérium. Les oxydes sont apparus lors de la combustion. L'oxyde de cérium catalyse la combustion. A cause de la très mauvaise conductibilité de l'oxyde de thorium, les particules étaient très chaudes et elles émettaient par conséquent une lumière claire. Cette découverte a déclenché aussi bien la recherche des terres rares (à une plus grande échelle) que la recherche d'applications supplémentaires.

    On connaît plus de 100 minéraux qui contiennent des terres rares.

    Cérium

    Le cérium a été découvert en 1803 par M. H. Klaproth à l'aide de l'analyse spectrale de l'oxyde de cérium. Indépendamment de lui, l'élément a également été trouvé par J.J. Berzelius et W. Hisinger.

    En 1825, il a été obtenu par C.G. Mosander pour la première fois à l'état raisonnablement pur par réduction du fluorure de cérium (CeF4) avec du sodium.

    PREPARATIONS D'AUTREFOIS

    En général

    A l'origine, on séparait les terres rares sur base de différences (extrêmement minimes) de solubilité des (hydr)oxydes dans des alcalis ou de la solubilité de leurs sels, principalement des oxalates et des sulfates (plus précisément la solubilité de Ln2(SO4)3.Na2SO4.xH2O où Ln représente un des métaux des terres rares). La solubilité augmente légèrement au fur et à mesure que la masse atomique du lanthanide augmente. Les différences sont à ce point minimes que de multiples recristallisations (1.000 recristallisations n'étaient pas une exception) s'avéraient nécessaires pour obtenir une séparation raisonnable. (Pour l'obtention d'une quantité minime de bromate de thulium pur, on a même dû procéder à environ 15.000 recristallisations !).

    Cérium

    Jusqu'à il y a quelques décennies, la préparation de l'élément cérium sous forme pure était particulièrement difficile. La plupart du temps, on préparait uniquement l'oxyde à l'état raisonnablement pur.

    On préparait le cérium - sous une forme relativement pure - par réduction du fluorure avec du calcium. La préparation à l'état plus pur a eu lieu via l'électrolyse de CeCl3 en fusion (pour la première fois en 1875).

    PREPARATIONS MODERNES

    En général

    Ce n'est qu'après 1950, lorsqu'on a mis au point des procédés de séparation modernes tels que l'extraction dans un liquide et l'échange d'ions, qu'il a été possible de séparer les sels des terres rares dans des quantités raisonnables. En l'occurrence, on fait usage d'une solution aqueuse que l'on extrait dans du phosphate de tri-n-butyle.

    Ce traitement peut être réalisé sous la forme d'un procédé en continu.

    Pour la préparation de sels à une échelle légèrement inférieure ou pour obtenir des sels possédant une pureté élevée, on fait usage de techniques d'échanges d'ions. Ces techniques de séparation ont été mises au point en premier lieu dans le cadre du programme d'énergie nucléaire, étant donné que pour la production d'un bon combustible (substance fissile) pour les réacteurs nucléaires, tous les résidus des lanthanides ralentissant fortement les électrons devaient être éliminés des minerais d'uranium et de thorium. Ces nouvelles techniques ont également déclenché la recherche des terres rares à plus grande échelle, ainsi que la recherche d'applications.

    Pour obtenir les lanthanides, on traite l'amonazite avec de l'acide sulfurique concentré (à une température de 200°C), on obtient alors des solutions de sulfate, du lanthane, du thorium et des lanthanides présents. Après addition d'ammoniac, le sel de thorium précipite en premier. Après addition de sulfate de sodium, les sels des lanthanides plus légers précipitent par la suite. Après séparation des divers sels, on procède à la purification. La préparation des éléments sous forme pure se fait la plupart du temps par électrolyse de sels en fusion ou par réduction d'oxydes avec du lanthane ou du calcium ou encore des fluorures ou des chlorures avec du calcium, du potassium ou du sodium. Le sel est en l'occurrence porté en fusion dans un creuset en tantale et est réduit avec par exemple de la vapeur de calcium sous vide ou sous atmosphère d'argon. Par remise en fusion (sous vide), on élimine les résidus de calcium.

    Pour une série d'applications, on travaille avec un mélange des terres rares ou de leurs composés. Dans ce cas, on ne sépare pas complètement les sels.

    Cérium

    On prépare le cérium en séparant la terre après oxydation, donnant lieu à la formation des composés de Ce4+; par échange répété d'ions. Ensuite, on précipite les composés de cérium sous forme de (NH4)2[Ce(NO3)6] que l'on purifie par recristallisation fractionnée. Ensuite, on peut - après transformation en composé de cérium désiré - préparer du cérium pur par électrolyse de sels de cérium en fusion, par réduction d'oxyde de cérium avec du lanthane ou du fluorure de cérium avec du calcium.

    APPLICATIONS ET COMMENTAIRES

    Pierre à briquet

    Les pierres à briquets sont fabriquées à partir de MischmetallÒ, un alliage de métaux des terres rares. Etant donné que, lors de la préparation de ce métal, on ne cherche pas à obtenir un rapport fixe, on part du minéral disponible et, les proportions des terres rares dans cet alliage fluctuent. Par approximation, on obtient la composition ci-après: de 45 à 60 % de cérium, de 15 à 30 % de lanthane, de 10 à 20 % de néodyme, de 4 à 6 % de praséodyme, de 1 à 2 % de samarium, de 0,5 à 1 % d'yttrium, ainsi que de très petites quantités des autres terres rares. Du fer (à concurrence de 1 % maximum), du silicium, du carbone, du manganèse, du magnésium et du calcium sont présents dans une faible mesure sous forme d'impuretés. Grâce à la friction prononcée, du MischmetallÒ très finement divisé se libère. Il est très pyrophore et il brûle.

    A cause du dégagement de chaleur important lors de la combustion de ces particules minuscules de métal, le gaz ou la vapeur d'essence s'enflamme.

    Pot catalytique

    Dans les pots catalytiques, on utilise de l'oxyde de cérium très finement divisé appliqué sur de la zéolithe pour favoriser la transformation du CO en CO2 et des NOx en N2.

    Poudre abrasive pour du verre de télévision

    Pour le polissage du verre destiné à des écrans de télévision, des objectifs et des miroirs, on utilise de l'oxyde de cérium très finement divisé. Cette poudre est très dure et par conséquent extrêmement bien appropriée pour le polissage de toutes sortes de matières parmi lesquelles le verre. On peut également polir du verre avec de l'oxyde de fer, avec de l'oxyde de zirconium et avec de la silice, mais l'oxyde de cérium donne un meilleur résultat et travaille 50 fois plus vite.

    On l'utilise également pour faire disparaître des rayures sur des vitres de véhicules automobiles, pour polir des lentilles de contact et des puces en silicium pour cellules solaires et pour la taille des pierres précieuses.

    Lampe à arc de carbone

    En appliquant des oxydes des terres rares sur les électrodes de la lampe à arc de carbone, on peut travailler à une température plus élevée. Ainsi, on augmente la capacité d'éclairage et on émet une lumière possédant une température de couleur correcte. Ces lampes sont utilisées dans l'industrie cinématographique et pour des projecteurs.

    Additif pour carburant

    On ajoute des composés organiques de cérium au diesel pour réduire la production de noir de fumée. Lors de la combustion, on obtient de l'oxyde de cérium qui aboutit, avec les particules de noir de fumée, sur un filtre en céramique pour noir de fumée. Grâce à l'effet catalytique de l'oxyde de cérium, on obtient des combustions spontanées sur le filtre. Lorsque la température est devenue suffisamment élevée, un clapet permet de guider le gaz d'échappement riche en oxygène par-dessus le filtre, si bien que le noir de fumée qui y est présent brûle pour donner du dioxyde de carbone. Ensuite, le clapet se referme et le processus recommence. De cette manière, le filtre en céramique pour noir de carbone est purifié en continu lorsque le véhicule roule.

    APPLICATIONS SUPPLEMENTAIRES

    Applications sous forme d'une substance indécomposable (élément) ou sous forme d'alliage

    capteur de gaz (getter) dans les tubes à vide (Ce, MischmetallÒ, CeSi)

    pyrotechnique (MischmetallÒ/Fe/Mg)

    réducteur dans la métallurgie (Cercal®, un alliage de Ce, Ca, Si); du cérium ajouté à de la fonte à concurrence de 0,2 % de cérium augmente la résistance à la traction et la dureté.

    Applications sous forme d'une substance décomposable (composé)

    matière phosphorescente pour  tubes cathodiques (base)                                  composés de Ce3+
    matière phosphorescente pour tubes TL                                                        (Tb,Ce,Gd,Mg)BO3
    verre possédant une absorption élevée des rayons X                                        composés de Ce
    manchons pour lampes à gaz (camping)                                                       CeO2
    marqueur ou traceur                                                                                composés de 144Ce
    décoloration du verre vert (dans le cadre de la présence d'ions Fe(II) et Fe(III))    CeO2, Ce(SO4)2
    agent d'oxydation en chimie organique                                                         composés de Ce4+
    pigment blanc                                                                                        CeO2
    dessiccateur pour peintures (siccatif)                                                           sels de Ce
                                                                                                              d'acides organiques
    fours de cuisson autonettoyants              
    (est mis en œoeuvre dans la paroi du four et s'oppose à la fixation de                   CeO2
    résidus de cuisson)      
                                                       

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